L’auteur de Ceux qui Sont Debout a fait le choix d’appuyer son récit sur des données scientifiques, dont certaines font le consensus dans la communauté des savants, et d’autres sont l’objet d’âpres controverses.
L’histoire de Ceux qui Sont Debout se déroule dans un passé très éloigné. Les fossiles, très rares et fragmentaires, permettent aux paléontologues de conclure que nos ancêtres d’alors se tenaient debout, et que la capacité de leur crâne n'était guère plus grande que celle des chimpanzés actuels. Ils ne nous disent cependant rien sur leur aspect réel, leur pilosité, les expressions de leur visage. Rien non plus, évidemment, sur leur psychisme, leur langage, leur intelligence.
Les primatologues, eux, étudient nos cousins actuels, les grands singes. Ils montrent que, même avec un cerveau trois ou quatre fois plus petit que le nôtre, les chimpanzés ont une vie sociale complexe. Qu'ils savent résoudre des problèmes, utiliser des outils, inventer. Que leur mémoire est remarquable, mais qu'ils ne peuvent pas, pour des raisons anatomiques, articuler des mots. Mais si on leur apprend le langage des signes, ou l’usage d’un clavier avec des symboles, ils sont capables de dialoguer avec nous, de mémoriser des dizaines de mots.
L'auteur de Ceux qui Sont Debout se rallie à la théorie, vigoureusement débattue, du primate aquatique, qui propose que les importantes différences anatomiques et comportementales entre les hommes d’une part, les chimpanzés et les bonobos d’autre part, s’expliquent par un passage de notre lignée, à un moment de son histoire, par une phase semi-aquatique. L’action de Ceux qui Sont Debout se situe à l’époque où ces ancêtres quittent à nouveau la mer, et regagnent un habitat terrestre, le long des rivières et des lacs. Ils évoluent dans une région à la géologie tourmentée, le grand rift africain. Ils y rencontrent une faune aujourd’hui disparue.